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La Famille GRANEL

Une Appellation d' Origine viticole Contrôlée Depuis plus de Cinq Cents Ans



La famille GRANEL est implantée dans le village de la Livinière, en terroir minervois, depuis plusieurs siècles. A quand remonte cette venue ? Il est bien difficile de le préciser, mais le tout premier document que nous possédons, un compois de ce village, datant de 1615 fait état de nombreuses terres appartenant à notre aïeule Claire SAUNIÈRE, veuve de Jean GRANEL décédé en 1610, Parmi ces olivettes, champs à blé ferradjals, il y a aussi des vignes d'une assez grande étendue. A la même époque il faut ajouter encore à ce bien 24 ténements, dont plusieurs vignes, appartenant au père de Jean GRANEL, Etienne dit-le-VIEUX qui mourra après son fils en 1620. Toute notre parentèle proche est donc propriétaire, viticultrice depuis le début du XVIe siècle et sans doute bien avant. Leur bien s'accroîtra avec les ans et l'on peut en suivre la progression, sétérées après sétérées, tout le long des siècles suivants. Non seulement les GRANEL possèdent un vignoble mais celui-ci produit du très bon vin. Une charmante petite histoire est là pour en témoigner ; si l'honneur de notre famille n'y gagne pas en renommée, en compensation celle de nos vignes y prend véritablement quelque éclat.

Dans le courant de l'année Î666, monsieur Etienne GRANEL curé recteur de Siran petit bourg situé un quart de lieue à peine de la Livinière se rendait à pied vers la métairie de Tholomiers sous un soleil brûlant, Cet Etienne-là est le cousin germain de notre aïeul Barthélémy GRANEL qui va se marier six ans plus tard en 1672 avec Marguerite ALBERT (son nom figure dans la liste des témoins sur l'acte de mariage). Il a rendez vous avec le sieur Jean BARREZ lieutenant du roi pour le village de Siran, qui par une ruse machiavélique l'a attiré dans ce lieu de perdition, car c'est bien connu dans la paroisse Monsieur GRANEL a un faible pour le bon vin, pas seulement celui des burettes de la sacristie, et le vignoble de Tholomiers produit un vin remarquable. Mais aux yeux de certains, Monsieur GRANEL a aussi un autre défaut, il est titulaire d'un bénéfice qui lui permet de demeurer sa vie durant s'il le désire, recteur de l'église Saint BAUDILE de Siran et il refuse absolument de s'en défaire, ce qui lui attire quelques jalousies de confrères qui lorgnent sur cette place lucrative et enviée. Le but du lieutenant

BARREZ en attirant notre bon ritou dans ce lieu réputé pour son vin délicieux, est de l’amener à étancher suffisamment sa soif pour lui embrumer tes idées et l'amener en douceur à signer une résiliation de son bénéfice en faveur d'un sieur de FLEYRE D'AUSSILLON, parent proche de Monseigneur l'évêque de Saint Pons. Il faut croire que la chaleur aidant, le nectar capiteux et le penchant de notre vieil oncle vers le cru de minervois furent bien puissants puisque la mission réussit pleinement. L'histoire nous est contée avec malice par Monsieur l'Abbé LALANDE qui fut son successeur à Siran, en marge d'un registre d'état civil fort savoureux.

Tout au long du XVIIIe siècle la famille accroît ses terrains et surtout opère une magnifique opération de regroupement de biens autour de deux pôles principaux : Gourgazaud et Tholomiers. La Révolution va accélérer le processus engagé en permettant l'achat de nombreuses terres et surtout amorcer la grande transformation viticole du Midi, En effet l'article 8 du titre 3 d'un Décret de l'Assemblée Nationale en début de l'année 1791, en accordant des exemptions de contributions fiscales très importantes aux propriétaires qui défrichent des terres incultes en y plantant des vignes, va occasionner un développement considérable du vignoble languedocien en le rendant apte au ravitaillement des innombrables armées qui désormais vont, pendant plus de vingt ans, croître comme champignons après la pluie. Cette amélioration des structures, l'abandon progressif des terres à blé du midi qui perdent de leur valeur grâce à l'accroissement des transports rapides, sera le grand travail en profondeur du XIXe siècle tant et si bien que les trois frères GRANEL en 1900 se trouveront à la tête d'un vignoble très important puisque sur l'ensemble de leurs trois propriétés, la production dépasse dans les bonnes années les 25 000 hectos de vin. Mais désormais les rendements excessifs ne sont plus de mise et notre famille s'est orientée vers une autre restructuration beaucoup plus performante : le retour à la qualité d'antan, celle qui faisait perdre la tête à nos lointains parents.

Arles sur Rhône le 2 Août 2000 Philippe MARTIN – GRANEL